Je me dis parfois que quand ça veut pas, ça veut pas… Après une 340i M Perf’ devenue M Sport, voici une i8 devenue 440i M Sport ! Manque de bol. En revanche, dans mon malheur, j’ai eu la chance de pouvoir tester la même base mécanique sur deux silhouettes tout à fait différentes : une version Touring (break, donc) et une version Coupé (le fameux chiffre pair)… Le dénominateur commun ? La transmission xDrive et le six cylindres de trois litres portant le badge 40i et développant 326 ch.
Maintenant que les bases sont posées, il est temps de s’intéresser aux différences et aux qualités et défauts de l’une ou l’autre version pour répondre éventuellement à la question que certains se posent : laquelle faut-il prendre et l’une est-elle vraiment meilleure que l’autre ?

Si vos critères sont esthétiques, il va être difficile de départager l’une ou l’autre, l’affaire étant de goût et donc forcément subjective. On peut toutefois rester factuel et noter que sur la BMW Série 4 et donc à fortiori sur la BMW 440i xDrive, la voie est d’ores et déjà élargie. Cette version un peu plus pêchue que la normale ne se distingue donc pas forcément des autres Coupés de la gamme tandis que la version Touring se voit dotée d’ailes légèrement élargies.
C’est à dire vrai ce qui me fait toujours préférer les lignes de la M3 à celles de la M4 et c’est vrai ici aussi ! Il n’empêche que la ligne de la 440 est élégante, surtout dans cette couleur Tansanitblau optionnelle et avec les finitions et roues M Sport. L’équilibre entre sportivité et subtilité est bien maîtrisé, en imposant doucement sans trop en faire. Une vrai belle config’, comme dirait l’autre.

L’intérieur est en revanche très similaire et entre mes deux modèles d’essai, seule la philosophie diffère. La version Touring affichait un habitacle extrêmement sérieux et sobre, tout de noir vêtu. Le BMW 440i xDrive se veut plus extraverti avec du blanc et de l’aluminium, les deux tranchant fortement avec les plastiques noirs du reste de l’intérieur. C’est… moins bien en ce qui me concerne, déjà parce que le blanc est très salissant et aussi parce que justement, il y a trop de noir par ailleurs et seule la sellerie des sièges et portières a été travaillée. En clair : préférez une teinte plus sombre et tant pis si c’est un peu triste, cela vieillira tout simplement mieux.
Du côté de l’ergonomie et des fonctionnalités, je ne vais pas répéter ce que j’ai déjà écrit par ailleurs… La Série 3/4 commence à dater et cela se voit par endroits. Il n’empêche que la sensation de qualité est toujours là, bien présente et que tout tombe sous la main, avec des mises à jour bienvenues comme la compatibilité CarPlay par exemple. La philosophie BMW qui ne veut pas en même plein les yeux ni ne souhaite offrir une beauté clinique fait encore des merveilles alors même que l’auto approche de sa fin de vie. On se sent finalement chez soi très rapidement, c’est bien là l’essentiel.

Sur la route, les départager va être difficile. La marque annonce quelques kilogrammes de plus pour la version Touring, forcément. Ils sont au nombre de 60 et ne vont donc pas forcément changer la donne, même s’ils se trouvent tous sur le train arrière du fait de la carrosserie. Je n’ai pas vraiment eu la sensation d’une modification de l’équilibre général de l’auto, seulement de petites différences en fonction de la typologie du terrain.
La version Coupé m’a semblé plus vive à l’inscription, avec la même propension au sous-virage à la limite que la Touring, mais avec un zeste de vivacité en plus et une réactivité du xDrive plus nette dans sa capacité à faire tourner l’auto via le train arrière ! A l’inverse, à plus hautes vitesses, la Touring me semblait mieux équilibrée et stable, sûrement bien aidée par son petit lest au niveau du popotin !

En somme, la différence n’est pas flagrante et le moteur développant ses 326 ch et 450 Nm s’en sort toujours très bien avec les deux, ne sonnant pas plus fort sur le Coupé que sur la Touring. C’est… discret, trop discret, mais je radote, je le sais. La sonorité du six en ligne reste néanmoins un régal, c’est toujours heureux en cette fin de décennie de downsizing.
La boîte ? Identique ! Il s’agit de la traditionnelle boîte 8 qui a largement fait ses preuves. Que vous choisissiez l’une ou l’autre déclinaison, vous ne serez sûrement jamais déçu par cette boîte qui a bien été peaufinée au fil des itérations, gérant très bien la conduite coulée comme dynamique et ne se montrant jamais brutale, mais en mode Sport+.

Je ne sais pas si la suspension est différente, j’imagine que oui, du moins sur les bords et en terme de réglages fins. Là encore, pas vraiment de différence entre la Touring et la BMW 440i xDrive Coupé : le confort est permanent, le filtrage excellent et seuls les modes et routes les plus dégradées vous taperont les vertèbres. Le compromis, sur l’une ou l’autre, est excellent.
Reste la direction, toujours trop assistée sur l’une comme sur l’autre, quel que soit le mode engagé. La transmission intégrale n’y est sûrement pas pour rien mais il faut bien avouer que les sensations ne sont pas au niveau des BMW propulsion ou, comme je l’ai déjà dit, de la nouvelle Série 5 si agréable à emmener.

Moteur toujours aussi convaincant et attachant, boîte au bon niveau, compromis très largement acceptable sur la partie direction, trains roulant et freinage, la BMW 440i xDrive a l’air d’être en tous points semblable à la déclinaison Touring essayée plus tôt dans l’année. Si l’on excepte l’embonpoint de cette dernière et quelques choix divergents en terme de finition, c’est absolument vrai.
Alors, pourquoi choisir l’une plutôt que l’autre ? La seule vraie réponse sera votre subjectivité, votre usage et votre volonté de posséder tel ou tel engin selon que vous soyez plutôt d’humeur égoïste (les places arrière de la 4 ne sont guère accueillantes !), familiale (la Touring est large et confortable), classique (une série 3 Berline ?) ou bien sensible à l’une des hybrides que je n’aime pour ma part pas du tout, à savoir GT et Gran Coupé…
La force de certains constructeurs, dont BMW fait partie, est de proposer une gamme pléthorique, permettant pour un niveau de technologie et de puissance donnés, de bénéficier d’une quasi infinité de déclinaisons permettant au client de se retrouver pile dans son cas d’usage et avec des consommations similaires (9.6 l/100 sur mes 700 km, pas mal pour un 6 en ligne non ?).
Mon double essai « malheureux » de la 340i xDrive Touring et de la 440i xDrive Coupé m’auront finalement permis de prendre vraiment conscience de cette richesse de choix. Il ne vous reste plus qu’à faire le vôtre.